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Gaggioli 2 (2017)

Valider les résultats qui permettront de développer un médicament pour lutter contre les cicatrices et le carcinome épidermoïde chez les patients atteints d'EB dystrophique récessif

À propos de notre financement

Responsable de la recherche Docteur Cédric Gaggioli
Institution ADSM (Association pour le Développement des Sciences Médicales), Nice, France
Types d'EB RDEB
Participation du patient N/D
Montant du financement €230,000 (01/10/2013 – 31/01/2017)

Détails du projet

L'épidermolyse bulleuse dystrophique récessive (EBDR) est associée à des cloques sur la peau, des cicatrices des tissus mous et des déformations des mitaines (où la peau enveloppe les doigts et les orteils, donnant aux mains ou aux pieds une apparence semblable à celle des mitaines). La formation de cloques sur la peau est due à l'absence d'une protéine cutanée, appelée collagène VII, qui provoque la séparation de l'épiderme (couche externe de la peau) du derme sous-jacent et la cicatrisation est due à une cicatrisation anormale des plaies et à une surproduction de tissu fibreux. Ces réactions cutanées anormales donnent également fréquemment lieu à un type de cancer de la peau appelé carcinome épidermoïde (SCC).

Il a été constaté que la peau des personnes atteintes d'EBDR contient des molécules associées à l'inflammation dans la zone des cloques. L'inflammation est connue pour être associée au développement du cancer, de sorte que ces molécules pourraient contribuer à l'apparition du SCC.

Des agents importants, appelés cytokines, sont produits au cours de l'inflammation. Il a été démontré qu'ils affectent les cellules cutanées normales (fibroblastes) et les incitent à devenir des fibroblastes associés au carcinome (CAF). Ces cellules sont impliquées dans la modification de la structure du tissu cutané (remodelage) et dans cette situation favorisant le développement du cancer. Les CAF peuvent jouer un rôle dans la formation du SCC dans le RDEB.

Les messages entre les cytokines provoquent la conversion en CAF. On espère que si ces messages peuvent être interrompus ou arrêtés, il est alors possible que le développement du cancer puisse être stoppé. Une molécule spécifique, la Janus kinase (JAK) dans cette voie de messagerie a été identifiée. JAK peut être bloqué par un médicament, le Ruxolitinib, qui a déjà été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis, pour une autre affection.

En essayant de reproduire ce qui se passe chez les personnes en laboratoire, il a été montré que les fibroblastes traités avec des cytokines deviennent des CAF, mais leurs actions délétères peuvent être prévenues par le Ruxolitinib. Ce groupe de recherche souhaite donc examiner si le ruxolitinib peut être un agent thérapeutique utile pour les patients atteints d'EBDR souffrant d'inflammation et de fibrose locales associées à une cicatrisation anormale des plaies et, à long terme, empêche le développement d'un SCC agressif.

« Cette recherche financée par DEBRA nous a permis de faire avancer les recherches scientifiques qui pourraient conduire au développement d'une stratégie thérapeutique alternative pour traiter le cancer EB. »

Docteur Cédric Gaggioli

 

Docteur Cédric Gaggioli

Une photo de Cédric Gaggioli portant un microphone en train de prononcer un discours ou une conférence.

Le Dr Cedric Gaggioli est chercheur principal à l'institut IRCAN à Nice, France. Ses intérêts de recherche portent principalement sur la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires de l'environnement tumoral, son évolution et plus spécifiquement, sur le décryptage du rôle des cellules non cancéreuses au cours du développement et de la progression du cancer. Le Dr Gaggioli s'intéresse de près au carcinome épidermoïde des patients atteints d'EBDR et tente d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour lutter contre le développement de ces cancers agressifs.